Deux évènements européens jeudi dernier à Nancy.
Le premier était la venue de l'archiduc Otto de Habsbourg-Lorraine
dans le cadre d'un « forum européen ». Dudit forum on a un peu de
mal à savoir ce qui en est sorti, à la lecture du quotidien
régional, à part la présence de l'illustre descendant des ducs de
Lorraine via les empereurs d'Autriche.
Le second était la tenue d'un débat à la faculté des lettres,
organisé par le
Comité
Nancéen pour un Référendum. Ledit comité rassemblant des
organisations syndicales, politiques et citoyennes :
LCR, ATTAC,
Gauche Alternative, PCF, Club République Sociale, PRS, CGT Anpe,
UNEF, Sud Santé-Sociaux, MRC, Forces militantes, excusez du
peu. Ces manants ont le toupet de demander que la voix du peuple
soit respectée et qu'un référendum soit subséquemment organisé sur
la ratification ou non du traité de Lisbonne, frère jumeau du TCE,
rejeté en 2005 suite aux référendums néerlandais et français, comme
chacun sait.
Une centaine de personnes étaient présentes à cette réunion
publique, annoncée seulement par quelques journaux nationaux
(L'Humanité, Politis, ...). Le compte-rendu de ce débat est
là.
Pensiez-vous que le quotidien régional allait en profiter pour
mettre en miroir les deux évènements ? À mon avis, ça a dû démanger
certains journalistes et leur amour du métier. On imagine les
images, les pirouettes, les traits d'esprit qui ont pu courir dans
la rédaction.
Mais non.
Il fallait, coûte que coûte, passer sous silence la
question du référendum. Ne surtout pas en parler.
Et pourtant, le raccourci n'était-il pas saisissant ?
À ma droite, et très à droite dit-on, le descendant de nombre des
têtes courronnées européennes, qui en 1815 organisèrent le
Congrès de
Vienne (les rois contre les peuples). Bien sûr l'archiduc n'est
pas responsable de ses ancêtres. Du moins ne le serait-il pas s'il
n'avait pas repris leur combat pour une Europe verrouillée.
Verrouillée aujourd'hui par les milieux d'affaire comme elle
l'était alors par le sang bleu.
À ma gauche, les descendants spirituels des sans-culottes et des
révolutionnaires de 1830 exigeant la souveraineté des peuples
européens. De celles et ceux qui refusent qu'on dicte sa conduite
au peuple. Qu'on le traite comme un enfant.
D'un côté les génuflexions, de l'autre le
Jeu de
Paume.
Quels beaux articles avons-nous manqué ! C'est vraiment
dommage.
Grand concours journalistique...
C'est pourquoi à moi tout seul, je lance un concours. Que les plus
belles plumes la prennent (leur plume) et m'envoient leur
contribution aux fins de publication ici-même. Merci
d'avance.
Les journalistes de notre
quotidien régional, qui en la
circonstance porte assez mal son nom, seront bien sûr publiés sous
le pseudo de leur choix.
On ne va pas leur faire perdre leur boulot, quand même.