octobre 11, 2007 Archives

jeudi 11 octobre 2007 23:06

Une leçon de luttes des classes



J'en suis presque admiratif... Pas un responsable du MEDEF ou de l'UIMM, pas un membre d'une de ces deux organisations pour émettre une note discordante depuis le début de l'affaire Gautier-Sauvagnac. Une communication si parfaitement maîtrisée de la part d'organisations installées dans chaque département et forcément traversées par des antagonismes relève du tour de force. Je suis prêt à parier que l'UIMM et le MEDEF étaient préparés aux révélations du Figaro.

Espérons que le camp d'en face (le mien) en prendra de la graine. Je ne sais pas pourquoi, je ne peux pas m'empêcher de comparer l'attitude du patronat dans cette affaire avec celle des gugusses qui sautaient sur place en scandant « grève générale » et qui se rengorgeaient d'avoir fait siffler Thibault en plein mouvement contre la loi Fillon.

Du coup, on aura dû attendre ce soir pour avoir un début d'explication sur la caisse noire grâce à l'article « Le comité d'entraide de l'UIMM » de Pierre-Henri de Menthon publiés sur le site de Challenges. Rien ne prouve d'ailleurs que l'auteur n'ait pas l'aval des organisations patronales.

On y apprend que la caisse noire aurait été mise en place...

... dans les années 1960 par quelques entreprises désireuses de mutualiser leur risque social sur la base du volontariat. L'idée est qu'un patron confronté à une grève puisse aller piocher quelques subsides pour régler son problème.


Reste à savoir quelles sont ces entreprises, comme le dit l'article.

Est-ce que ça ne commence pas à ressembler à l'hypothèse de la « ristourne » que j'avançais samedi dernier ?

Le patron (en fait l'entreprise) alimenterait la caisse noire en versant de l'argent à l'UIMM. Cet argent sortirait des comptes en tant que cotisation syndicale. Ensuite il (le patron, pas les comptes de l'entreprise) récupèrerait cet argent en liquide. Sans que les éventuels curieux, à commencer par le fisc, puissent y voir goutte. Alléchant non ? J'entends déjà les groupies (non rémunérées en liquide) du patronat s'indigner qu'on prête un seul instant à leurs héros si vertueux le noir dessein de chercher à frauder le fisc.

Si cette l'hypothèse était vérifiée, on peut aller plus loin et imaginer qu'un tel arrangement entre amis aurait aussi pour fonction de « lubrifier les rapports », non pas avec les syndicats (pourquoi attendre une grève pour profiter d'un système si pratique ?), mais plutôt à l'intérieur de l'organisation.

Posted by Jean Ploi | Permanent Link | Categories: salariat