Les vainqueurs du 6 mai
Euphorie à l'université d'été du MEDEF. Ces messieurs-dames
applaudissent leur champion. Celui qui leur a donné la victoire le
6 mai. Parce que c'est bien de leur victoire qu'il s'agit.
Ils ont gagné la présidence de la République. Non pas que le
président précédent leur ait été farouchement hostile, bien au
contraire. Il ne leur avait pas ménagé les petites gâteries. Ni les
grosses, comme le contrat nouvelle embauche.
Mais cette fois c'est bien un des leurs que les patrons
applaudissent. Pas un énarque doté bon an mal an d'un peu de sens
de l'État. Non, ils ont réussi à placer à la présidence un homme de
combat au service de leurs intérêts. Un président qui d'une main
dépénalise le droit des affaires et de l'autre renforce la
répression contre les ouvriers qui oseraient refuser les emplois
les plus pourris. Un président prêt à foutre le feu au pays, si les
intérêts supérieurs du capital sont en jeu. Prêt, en cas de besoin,
à faire tirer sur les pauvres pour rassurer les riches. Et dont la
ligne politique générale est de monter les pauvres les uns contre
les autres pour assurer la tranquillité des affaires.
Pour tenter d'enrôler la mémoire de Guy Môquet au service de sa
« France de propriétaires », il faut vraiment n'avoir de
respect pour rien en dehors des montres en or... Ce n'est pas la
première fois que notre pays tombe très bas.
Mais il se relèvera, j'en suis sûr et certain. Y compris à droite,
y compris parmi les patrons, des femmes et des hommes d'honneur se
lèveront et participeront à la chute de cette affairocratie.
Signe qui ne trompe pas d'une nouvelle phase de la lutte des
classes en France : le ralliement de pseudo-socialistes depuis
longtemps acquis à la préservation des intérêts collectifs et
particuliers des actionnaires. Ils sont tombé du côté où ils
penchaient depuis longtemps.
Et ça au moins c'est une excellente nouvelle. Sans eux, la gauche
ne peut qu'aller mieux. Pour compenser, la LCR, toujours prête à
faire ce qu'il faut pour que les choses ne changent pas, tente une
OPA sur les anticapitalistes. Si elle échoue, ça fera une deuxième
bonne nouvelle. Ami entends-tu...