mai 03, 2007 Archives

jeudi 03 mai 2007 22:38

Sarkozy a renoncé face à sa concurrente



Aussitôt élue, la nouvelle Présidente le remercie :

Je veux remercier Francis Mer et Guillaume Sarkozy qui ont donné à la campagne un rayonnement et une dignité particulière.


Nous sommes le 5 juillet 2005 et Laurence Parisot vient de prononcer son premier discours en tant que numéro un du Medef.

Guillaume Sarkozy en s'effaçant laisse le champ libre à son jeune frère Nicolas. En effet, la présence de son frère aîné à la tête de l'organisation patronale risquait de plomber la candidature de ce dernier à la présidence de la République Française.

On imagine la scène : « Monsieur Sarkozy, en tant que président du Comité des Forges, que pensez-vous de votre petit frère citant Jaurès ? »

Difficile de faire oublier cette proche parenté, même en focalisant sur la sécurité, les banlieues, l'immigration, l'identité nationale.

Guillaume, ayant sacrifié son ambition au nom de la solidarité familiale, est devenu depuis le patron de Mederic, une institution financière leader sur le marché de la protection sociale. Voir au sujet de Mederic cette lettre du ministre de l'économie et des finances et de l'industrie, datée du 11 mars 2004.

Qui est le ministre à cette date ? Francis Mer. Qui le remplace le 31 mars, soit vingt jours plus tard ? Nicolas Sarkozy.

Le monde est petit, non ?

Au passage, on notera que les profiteurs de la protection sociale de sont pas ceux qu'on croit. En bon français, le profit c'est le gain de l'actionnaire. Et l'actionnaire a déjà largement fait son trou dans notre protection sociale. En attendant de tout bouffer dans la France d'après.

Posted by Jean Ploi | Permanent Link | Categories: salariat

jeudi 03 mai 2007 13:41

Plus que quelques jours pour signer un CDI.



Le candidat préféré des patrons (90% des adhérents et sympathisants du MEDEF et de la CGPME déclarent avoir voté pour lui au premier tour) l'a décidé. Il va unifier les contrats de travail (CDI et CDD, intérim) dans un seul contrat : le contrat unique.

Ce nouveau contrat sera par définition sans terme (sans date de fin) ce qui en fait, stricto sensu, un contrat à durée indéterminée. Comme le CNE, comme le CPE.

Ce qui change, c'est la façon de mettre un terme au contrat. Le principe est de permettre aux employeurs de licencier à volonté en connaissant à l'avance le coût de la rupture du contrat. En effet, le système actuel est source d'incertitude, toujours du point de vue de l'employeur : il n'est pas à l'abri d'une procédure prudhomale qui le condamnerait à payer des dommages et intérêts si les droits du ou des salariés n'ont pas été respecté. Il arrive même que l'employeur soit condamné à reprendre le ou les salariés.

Avec le contrat unique ce « risque » disparaît. Il n'y a pas besoin de motiver la rupture du contrat. Il suffit de payer. Le coût est connu d'avance : il augmente avec l'ancienneté du salarié. Du coup, il devient beaucoup plus facile de préparer un plan social.

Il devient tentant aussi de se séparer tôt de ses salariés avant que leur « licenciement » ne coûte plus cher. Pour supprimer cet effet pervers, l'Hedec propose une formule alternative à celle de l'UMP où le coût de la rupture de contrat serait forfaitaire et non plus progressif en fonction de l'ancienneté.

Sur le fond, le problème reste entier : le contrat unique, bien qu'il n'ait pas de terme fixé à l'avance, n'a plus rien à voir avec le CDI tel que nous le connaissons. S'il est mis en place, il changera totalement les rapports entre employeurs et salariés dans la mesure où il n'y aura plus de dissuasion à licencier.

Pour en savoir plus, voir l'analyse de Gérard Filoche.

À noter que le gouvernement actuel vient de préparer le terrain en publiant, alors que tout le monde était focalisé sur les élections, une ordonnance préparant une refonte en profondeur du Code du Travail.

Rupture ? Mon oeil !

Posted by Jean Ploi | Permanent Link | Categories: salariat