mars 2007 Archives

jeudi 08 mars 2007 19:04

Bas les pattes, Messieurs de Clearstream !



Le blog de Denis Robert m'apprend que les banquiers de Clearstream continuent leur harcèlement contre celui qui a mis au jour le rôle de leur banque dans les circuits de la finance internationale.

Rôle si peu reluisant que le simple fait « d'avoir un compte chez Clearstream » passe aujourd'hui pour diffamatoire. Le premier Ministre français vient de passer une journée entière chez le juge suite à une plainte du ministre de l'Intérieur (qui s'estime diffamé du seul fait de voir une partie de son nom ajouté sur un « listing Clearstream »). Excusez du peu.

Croyez-vous que ces Messieurs de chez Clearstream se tiendraient tranquilles et essaieraient de se faire oublier ? Pas du tout. La tranquille assurance du banquier assis sur son tas d'or lui épargne toute pudeur : Denis Robert vient de recevoir une avis de saisie sur ses comptes personnels. Au profit de Clearstream~!

Il a dit la vérité. Il doit être exécuté.

Quand l'exécution d'une mesure judiciaire (rappelons que la procédure qui la sous-tend n'est pas terminée puisque la décision est frappée d'appel) n'a pour but que faire taire un honnête homme[1], il faut s'insurger. Soyons nombreux à nous insurger.

Messieurs de Clearstream, vous venez à nouveau de vous tirer une balle dans le pied. Mais cette blessure-là, vous pouvez encore la réparer.

Vous n'arrangez pas votre cas en vous en prenant personnellement à Denis Robert. Saisir ses comptes ou ses biens n'a aucun sens pour qui brasse des milliards. Laissez tomber, ça vaut mieux pour vous.

Note :

[1] Je ne connais pas Denis Robert personnellement. Comme tout un chacun il a sans doutes ses défauts et ses qualités. Mais que ce soit en tant qu'initiateur de l'appel de Genève, ou en tant qu'auteur de Révélation$ et des ouvrages qui ont suivi, je lui tire mon chapeau. Les emmerdes que ça lui coûte et la force d'âme dont il fait preuve font de lui une personne précieuse pour la collectivité. N'attendons pas qu'il soit laminé pour le soutenir.

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lundi 05 mars 2007 22:54

Gagner dix SMICs par mois (sans rien foutre) sur l'île de la Jatte



Un million cent mille euros, c'est la plus-value réalisée par un français qui se lève tôt sur l'île de la Jatte à Neuilly. Il a en effet revendu 1.900.000 euros en 2006 un duplex acheté 800.000 euros en 1997.

Je ne sais pas vous, mais quand on me parle d'un million cent mille euros, j'avoue que j'ai un peu de mal à évaluer. Comme je dispose pas des avions du GLAM ni d'une escorte policière pour mes déplacements, et que pour être tout à fait précis, je n'ai même pas de voiture, je passe pas mal de temps dans les transports en commun. Or le bus (attente et transport) c'est impeccable pour le calcul mental :

Divisons par neuf pour calculer la plus-value annuelle de ce duplex ayant hébergé un français dont même le frère se lêve tôt [1] :

1.100.000 / 9 = 122.200 (arrondis à la centaine d'euros inférieure)

Ça fait combien par mois ?

122.200 / 12 = 10.183 euros !

Dix SMICs ! À rien foutre !

Y a de quoi être de bonne humeur le matin, non ? Sur l'île de la Jatte, même pas besoin de travailler plus pour gagner beaucoup. La thune tombe en dormant.

C'était donc pour ça qu'il aime à se lever tôt, le bougre ! Tous les matins, avant de se raser, il calcule que sans lever le petit doigt il va empocher DIX FOIS PLUS qu'un type qui sue sang et eau pour le SMIC. Comme dit la pub : forcément ça détend.

Ça détend tellement que plus rien ne vous retient.

note : [1] pour se rendre à son bureau au siège du MEDEF.

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dimanche 04 mars 2007 11:05

La France qui fait la culbute



La semaine qui vient de s'écouler nous a apporté des informations intéressantes concernant l'évolution des prix de l'immobilier sur l'île de la Jatte à Neuilly.

Selon certains commentateurs, une plus-value de 122% sur la période 1997-2005 n'a rien d'extraordinaire. Surtout si on a :
  • bien acheté : si posssible en obtenant des remises ou des bonus (travaux à la charge du vendeur). Par exemple, si vous achetez deux appartements à la fois et/ou si vous avez de bonnes relations avec le promoteur, ce dernier aurait mauvaise grâce à ne pas faire un geste. Entre gens bien élevés, même pas besoin de demander.


  • bien vendu : si vous avez une solution de rechange pour loger votre famille (par exemple si vous pouvez disposer d'un appartement de fonction) vous pourrez vendre au meilleur moment. Comme il s'agit de votre logement principal, vous ne serez pas soumis à la taxation sur les plus-values immobilières. Si en plus vous êtes avocat spécialiste des questions fiscales et immobilières, ce détail ne vous aura évidemment pas échappé.


Et dire que certains se plaignent que la vie est difficile ! N'ont qu'à se lever tôt, bandes de feignants....

En contrepoint, ce passage d'un rapport au Sénat (2005) sur les (sombres) perspectives de l'immobilier :

Les limites de la solvabilité des primo acquéreurs


La réflexion théorique précitée doit néanmoins être confrontée avec l'analyse empirique suivante.

Soit un ménage avec deux enfants, dont les revenus correspondent au revenu moyen des Français (27.314 euros en 2002), primo acquéreur, souhaitant acquérir un appartement de 60 m² à Paris. Le prix moyen au m² est, selon la chambre des notaires d'Ile-de-France de 4.745 euros. Le prix de l'appartement est donc de 284.700 euros. La capacité de remboursement du ménage correspond au maximum à 33 % de son revenu mensuel, soit 750 euros par mois. Au mieux, ce ménage peut acquérir un bien immobilier à Paris en souscrivant un prêt sur 30 ans de 155.000 euros (au taux de 3,91 % assurance incluse) moyennant un apport personnel de 130.000 euros.

A supposer que notre ménage n'ait pas cet apport personnel, il envisage d'acquérir un bien en grande couronne dont les prix moyens au m² sont de 2.269 euros, soit, pour un appartement de 60 m², un prix de 136.140 euros. Dans ce cas, il peut acquérir ce bien, sans apport personnel, moyennant un prêt sur 25 ans (au taux de 3,91 % assurance incluse).

Pour acquérir un appartement de 60 m² sans apport personnel à Paris, il faudrait que notre ménage dispose de revenus annuels de 50.000 euros pour un prêt à 30 ans, de 55.000 euros pour un prêt à 25 ans (soit deux fois les revenus moyens d'un ménage) et de 75.000 euros pour un prêt à 15 ans.


Conseil à ceux qui réfléchiraient à ce type d'investissement et qui n'ont pas les moyens d'acheter les appartements deux par deux : restez locataire et votez à gauche. Bien à gauche. Sauf si vous avez une âme de pigeon.

Post-scriptum : à propos de Neuilly et du 9-2, une pensée pour Charles Pasqua, qui a quelques soucis en ce moment. Le pôvre.

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