ORE ou comment coincer les chômeurs
En ces temps d'explosion du chômage qui se souvient de la décision
du gouvernement consistant à sanctionner tout chômeur refusant deux
« offres raisonnables d'emploi » (ORE) ?
Comme si de rien n'était la traduction concrête de cette décision
est en train de se mettre en place.
Depuis lundi dernier, tout entretien à Pôle Emploi (le résultat de
la fusion ANPE - ASSEDIC) sert de point de départ au comptage des
deux refus. Chaque demandeur d'emploi reçu se voit sommé de signer
un « contrat » l'avertissant que désormais deux refus
entraîneront une mise à pied.
Ensuite, un système automatique se met en place pour comptabiliser
les refus de façon à ne pas louper ceux qui auraient eu l'audace de
refuser deux postes. La définition du caractère « raisonnable » de
l'offre d'emploi est à géométrie variable selon la durée de
chômage.
Heureusement, la situation de crise actuelle a fait que certaines
directions régionales de Pôle Emploi ont décidé de ne pas appliquer
pour le moment ce qui avait été décrété aux temps de l'euphorie
sarkozyste.
En effet, il est clair que ce n'est pas en saquant les chômeurs
qu'on règle quoi que ce soit sur le front du chômage. La gravité de
la situation économique a au moins ce mérite de ramener les
technocrates au sens des réalités.
On ne peut pas en espérer autant des démagogues : ils savent qu'ils
mentent et ne croient pas eux-mêmes à ce qu'ils racontent.