décembre 09, 2007 Archives

dimanche 09 décembre 2007 17:07

Michel Rocard : doucement vers la crise



Michel Rocard surprend parfois. L'article qu'il vient de publier est à lire. Extrait :

Premier élément, le capitalisme a changé de mode de fonctionnement. De 1945 à 1975 dans les pays développés, il provoquait une croissance rapide, 5% l'an en moyenne sur longue période, ne connaissait aucune crise financière et préservait le plein emploi : 2% de chômeurs en Europe, en Amérique du Nord et au Japon. Le travail précaire était inconnu et la pauvreté de masse avait disparu. Les clés de ce bonheur étaient une forte protection sociale, des politiques internes et externes à dominante keynésienne dans tous les grands états et surtout partout, des politiques de hauts salaires assurant une forte consommation et donc une croissance rapide. C'est l'actionnaire qui accusait le prix de tout cela par la minceur des dividendes.

Trente ans après l'actionnaire s'est vengé en cassant le système. Les fonds, qu'ils soient de pension, d'investissements, ou d'arbitrage - les fameux hedge funds - ont regroupé les actionnaires autrefois absents et ont pris le pouvoir. Dans toutes les économies développées le profit a fait un bon spectaculaire. Il représente partout entre 8 à 10% de plus du PIB qu'il y a 25 ans. Salaires et revenus de Sécurité Sociale sont amputés d'autant. Du coup la consommation est ralentie, la croissance est molle. Le travail se précarise partout, la pauvreté de masse a réapparu en pays développé. Comme les dérégulations se multiplient, les crises financières n'en finissent plus : depuis 1990, trois crises distinctes en Amérique Latine, la crise russe, la crise asiatique, puis celle de la e-economie, et maintenant celle des « sub primes ».


Qui a aidé l'actionnaire à se venger ? Michel Rocard, le héraut de la « deuxième gauche », le socialiste préféré des patrons il y a trente ans, n'y serait-il pas pour quelque chose ?

Si c'est du repentir, il n'est jamais trop tard.

Posted by Jean Ploi | Permanent Link | Categories: general