À qui profite l'affaire Clearstream ?
Début 2006, nous étions quelques
dizaines de blogueurs à promouvoir la
pétition de
soutien à
Denis Robert,
injustement attaqué par la justice luxembourgeoise. Du côté des
médias traditionnels c'était plutôt le black-out.
Voici que Clearstream revient sur le devant de la scène et je me
pose une question :
Qui a intérêt à faire mousser la minable affaire Clearstream 2
(l'ajout des noms de personnalités connues sur les vrais listings)
au risque de braquer à nouveau les feux de l'actualité sur
Clearstream 1 (la dissimulation de transactions dans le cadre des
circuits officiels de la finance internationale) ?
Dans les premières semaines de Clearstream 2, je pensais que
l'objectif de tout ce foin était justement de créer un écran de
fumée devant Clearstream 1. Si c'était le cas, il faut bien
reconnaître que c'est raté. L'apparition sur le devant de la scène
d'un ex-auditeur du cabinet Andersen nous replace en 2001 après la
sortie de Révélation$, donc au cœur de la véritable affaire
(Clearstream 1).
Fait troublant :
la bourse de New-York est sur le point d'acheter Euronext, la
bourse pan-européenne à la barbe de Deutsche Börse. Or Deutsche
Börse a justement racheté Clearstream suite au scandale de 2001. Un
beau caillou dans sa chaussure. Ou plutôt un beau clou à enfoncer,
d'autant plus que Clearstream est toujours là et n'a même pas
changé de nom.
L'Echo du 2 juin :
Comme raison probable du choix d'Euronext pour l'offre
américaine, il cite l'autonomie que conserveront les activités
européennes, un nombre de licenciements moins élevé,
l'accomplissement plus rapide de la fusion (dans le scénario
Deutsche Börse, Clearstream devait être cédée en partie) et le fait
qu'il n'y ait aucun problème en rapport avec des parts de marché
importantes dans certains domaines.
On peut toujours ne voir aucun rapport entre ces deux évènements.
Dans cette hypothèse, c'est tout à fait par hasard qu'un homme
politique français
voulant connaître la vérité aura rendu
un grand service au groupe New-York Stock Exchange Inc.
D'ailleurs, chacun sait que les grandes manœuvres
internationales de concentration du capital n'ont absolument rien à
voir avec le monde politique...