Qui jouera du violon sur les ruines du mur de Melilla ?

automne 1989 - automne 2005. Un peu plus de 15 ans après la chute du mur de Berlin, voici le mur de Melilla. Des hommes mitraillés pour avoir voulu franchir une frontière, non plus celle de l'Est, mais celle du Sud. Sauf que cette fois, il ne se font pas tuer pour avoir voulu partir, mais pour avoir voulu entrer.

Pourtant ils sont eux aussi des réfugiés, comme les dissidents, comme les boat-people. Leur seul tort est d'être des réfugiés du capitalisme. En Europe, nous avons cette chance que les générations précédentes ont adouci le capitalisme à coup de sécurité sociale, de syndicalisme, de services publics. Vu des pays où seul le profit est roi, où chacun se démerde et tout le monde est dans la merde, l'Europe de l'Ouest est la seule chance d'espérer un avenir meilleur pour sa famile. C'est un crime, de vouloir payer des études à ses frères et soeurs, de vouloir un avenir meilleur pour ses enfants ?

Où sont les Kennedy (Ich bin ein Afrikaner !), les Rostropovitch ?

Un jour viendra où le mur de la honte tombera. Nous le ferons tomber.

Publié le 10 décembre 2005